Rencontres en ligne, rencontres à part ?
INTRODUCTION
« Aucun lieu n’est strictement spécialisé dans l’appariement des conjoints » Michel Bozon et François Héran, La formation du couple, 2006.
Dans Le choix du conjoint, Alain Girard explique qu’il y a une transformation du paysage des rencontres au cours du XXe siècle (1914-1984). Cette transformation donne naissance à une diversification et une augmentation du clivage social.
Mais un fait reste inchangé : la marginalité des services spécialisés dans la rencontre. « Intermédiaires spécialises (annonces ou agences) ne constituent qu’un cas limite et suscitent d’ailleurs la méfiance générale » Bozon et Héran 1988
30 ans après, les sites de rencontre remettent en cause ce constat. En effet, ils se distinguent des agences matrimoniales par leur succès inédit.
Une nouvelle enquête sur l’Etude des parcours individuels et conjugaux (Epic) a été menée. Elle explicite que les services de rencontres ne sont plus du tout exclus du marché matrimonial normal comme avant : parmi les couples formés en 2000, 9% se sont connus sur un site de rencontre.
On peut donc se demander : Quelle modification de l’organisation des rencontres amoureuses et sexuelles ?
L’article que j’ai choisi est paru dans le magazine « Sociétés contemporaines » en 2016. Il traite principalement des travaux de Marie Bergström, une chercheuse suédoise spécialisée dans sociologie de l’amour numérique. Cet article aborde après une brève introduction la question des rencontres à l’écart et à l’abri des regards puis, quelle mise en scène de soi offre-t-on sur les sites de rencontre. Nous étudierons ces deux éléments l’un après l’autre en explicitant les arguments de l’article.
Image : Marie Bergström, chercheuse à l'INED en sociologie du couple et de la sexualité. COLETTE CONFORTES